La France aime se rêver en modèle. Pays des droits de l’homme, terre d’égalité et de fraternité. Mais entre l’idéal républicain et la réalité vécue par les plus vulnérables, l’écart reste abyssal. Si nous voulons rester ce phare qui éclaire un monde de plus en plus fragmenté, il est temps de mettre l’inclusion au cœur de notre projet collectif. Plus tard, ce sera trop tard.
Depuis le 1er avril 2025, les aides au handicap ont été revalorisées de 1,7 %. Bonne nouvelle, dira-t-on. Oui, mais à demi. Car cette augmentation reste en deçà de l’inflation réelle (2 %). Résultat : un gain symbolique, pas une transformation. Et encore, ayons conscience que dans bien des pays, cette aide n’existe pas. Là-bas, pas de soutien, pas de revalorisation, pas d’horizon.
Mais le plus inquiétant n’est pas là. Ailleurs, l’inclusion recule. Aux États-Unis, on parle de « discriminations inversées » pour justifier le démantèlement des politiques de diversité. La différence est désormais perçue comme une menace, une anomalie à corriger. Ce renversement idéologique devrait nous alerter : l’inclusion n’est jamais acquise. Elle peut disparaître, sous nos yeux, par petites touches, par renoncements successifs.
Sommes-nous prêts à faire mieux ? Sommes-nous capables de réaffirmer que la force d’une civilisation se mesure à la manière dont elle traite les plus vulnérables ? Sur le papier, notre héritage républicain nous y oblige. Dans les faits, trop souvent, nous nous contentons de demi-mesures.
Nous avons la chance d’avoir un cadre, des lois, des principes. Mais sans volonté politique et sans mobilisation collective, ils ne sont que de belles intentions. L’accessibilité, l’égalité, la diversité ne peuvent plus rester de simples alibis RSE. Elles doivent devenir des leviers de performance, d’innovation et de justice sociale.
L’inclusion n’est pas une faveur. C’est un droit.
Et un droit, ça ne se négocie pas. Ça s’applique.