Vin : quand le handicap prend de la bouteille !

La leçon du psycho-drame des listes en PACA que personne ne tirera !

 

Aujourd’hui, on va prendre de la bouteille avec une expérience sensorielle unique et un métier qu’on n’imagine pas sans ses yeux : la dégustation de vin à l’aveugle et les viticulteurs non-voyants.

Déguster un vin sans le voir, c’est déjà une aventure en soi ! On dit souvent que nous mangeons avec les yeux, et bien nous buvons aussi avec eux. L’étiquette, la couleur du vin dans le verre, la robe qui scintille sous la lumière… Tout cela influence notre perception. Alors, imaginez un instant qu’on vous bande les yeux et qu’on vous demande d’identifier un vin. Là, on ne triche plus, on écoute ses autres sens : l’odorat, le goût, le toucher même, lorsque l’on sent la texture du vin en bouche.

Et c’est un exercice difficile ! Beaucoup s’y sont essayés et ont été surpris même parmi les meilleurs sommeliers ! Parce que sans les repères visuels, il faut développer une véritable sensibilité aux arômes, aux notes boisées, fruitées, épicées. On redécouvre totalement ce que l’on croyait connaître par cœur. C’est une initiation qui demande patience et entraînement.

Et c’est justement ce que vivent au quotidien certains vignerons déficients visuels…

Je peux vous parler de Thibaud Vermillard, c’est un vigneron aveugle, mais surtout un pionnier. Il a fondé le collectif Les WineMesCoeurs, un projet à la fois humain, sensoriel et militant. L’idée ? Faire du vin « les yeux fermés et le cœur ouvert ». Ce collectif réunit des personnes non-voyantes ou malvoyantes, qui produisent des vins bios porteurs de valeurs fortes : diversité, inclusion, sensibilisation.

Une belle manière de faire bouger les lignes dans le monde du vin ; parce qu’au-delà du produit, ce qu’ils veulent, c’est rendre le handicap visible dans la gastronomie. Montrer qu’on peut créer, produire, transmettre sans avoir besoin de la vue. Leur vin devient alors un vecteur d’émotion et un outil de sensibilisation. Une partie des bénéfices est d’ailleurs reversée à des actions associatives pour promouvoir l’inclusion.

Mais comment peut-on travailler la vigne sans y voir, me demanderez-vous ?

Pour la taille de la vigne, ils se fient au relief du cep sous leurs doigts, au bruit du sécateur, aux indices subtils que la plante leur donne. En cave, lors de l’assemblage, leur sens du goût et de l’odorat devient un atout majeur. Certains disent même qu’ils ressentent des nuances imperceptibles pour la majorité d’entre nous.

Finalement, voir n’est peut-être pas indispensable pour proposer ou bien déguster un vin…

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