Désolidariser les revenus du conjoint dans le calcul de l’allocation handicapé adulte : L’arbre qui cache la forêt.
Désolidariser les revenus du conjoint dans le calcul de l’allocation handicapé adulte : L’arbre qui cache la forêt.
Ah comme il est facile dans ce pays de se refaire la cerise !
Il suffit d’une pétition lancée par des anonymes, signée par cent mille personnes, dont moi, pour que tous les politiques qui se sont succédés au pouvoir depuis quarante ans nous fassent croire qu’ils sont les amis indéfectibles des personnes handicapées. Qui peut trouver juste qu’une personne handicapée perde le bénéfice de son allocation dès lors qu’elle se déclare en couple avec un conjoint qui a un revenu ?
C’est évidemment aberrant, discriminant, potentiellement source de violences et d’abus…
Mais cette situation dure depuis des décennies ! Des dizaines de gouvernements et différentes majorités parlementaires se sont succédés qui auraient pu résoudre ce problème au lieu de le laisser s’aggraver. Il n’en ont rien fait, probablement influencés par les mêmes hauts fonctionnaires qui poussent Madame la Ministre Sophie Cluzel à la prudence sur ce sujet. Or, le contexte d’ouverture des vannes lié à la Covid rend sa position intenable.
L’opinion publique ne comprendrait pas qu’on hésite à réparer une iniquité pour une affaire de coût. Je pense que cette décorrélation est indispensable et à relativement court terme. Faut-il pour autant en rester là ? Pouvons-nous nous exonérer d’un débat sur l’attribution de l’allocation handicapé adulte ? Cette allocation, à force d’être utilisée comme un minima social d’un montant supérieur au revenu de solidarité active (RSA) pour réparer des handicaps sociaux n’a-t-elle pas été dévoyée de son objectif initial ?
En France, il y a ceux qui vivent le handicap et ceux qui en vivent ! Des milliards sont engloutis chaque année dans des politiques en faveur des personnes handicapées et toutes les enquêtes montrent que leur inclusion ne progresse que marginalement.
Et si on utilisait le handicap comme levier de performance, y compris dans la dépense publique ? Si, au lieu de financer le secteur associatif pour garder les personnes handicapées dans son giron, on le finançait chaque fois qu’il inclut des personnes handicapées en milieu ordinaire ?
La France a ouvert au monde la possibilité de scolariser les personnes handicapées il y a près de trois siècles : Aujourd’hui, elle devrait s’inspirer plus encore des politiques portées par les pays nordiques et anglo-saxons. L’objectif des dix prochaines années devrait être de diminuer substantiellement le nombre d’allocataires de l’allocation handicapé adulte. Pour faire des économies budgétaires ? Marginalement, mais surtout pour faire bénéficier les personnes handicapées des opportunités créées par le télétravail, les nouvelles manières de séquencer les tâches à exercer au sein d’une équipe…
Jaurès disait déjà « quand on ne peut pas changer les choses, on change les mots ». Malgré la volonté farouche de la Ministre, son positionnement auprès du Premier ministre, il est encore loin le temps où le handicap ne dépendra plus du secteur social et de la santé. La personne handicapée est toujours vue par les décideurs comme un malade en transition entre une guérison hypothétique et la mort.
Des milliers d’exemples prouvent chaque jour que ces personnes sont des hommes, qui valent tous les hommes et que vaut n’importe qui !
Ni des héros, ni des maudits !
Des citoyens dont le handicap ne résume pas l’identité qui ne se demandent pas tous les jours ce que la France peut faire pour eux et qui savent qu’ils pourraient faire beaucoup plus pour elle, pourvu qu’on ne les impuissante pas.
Amicalement vôtre,
Hamou