On a tous quelque chose de Mitterrand
Qu’avons-nous commémoré par le 25è anniversaire de la mort de François Mitterrand ?
Le premier président de gauche de la Vème république ? Le grand européen ? Celui qui croyait aux forces de l’esprit ?
Des dizaines de biographies extrêmement savantes ne sont pas venues à bout d’un personnage à la complexité et à la subtilité particulièrement rares ! Je n’ai pas même l’ambition de l’effleurer ! L’histoire le jugera et fera le tri de l’ombre et de la lumière.
Pour ma part, ce que je commémore, c’est ma jeunesse qui s’éloigne avec lui : Le décès récent du président Giscard d’Estaing a ravivé cette nostalgie !
Entendons-nous bien, je n’ai jamais été un adepte du « C’était mieux avant ». François Mitterrand représente toutefois pour moi la première manifestation palpable du peu de pouvoir réel d’un homme, faut-il d’exception et il l’était, sur son pays.
S’il n’a pas changé la vie, c’est sans doute parce qu’il ne le voulait pas vraiment, mais c’est surtout parce que la France interagit avec le monde qui l’entoure et qu’elle n’a pas pu contaminer ses voisins pour infléchir les politiques libérales qui avaient le vent en poupe.
C’est Mitterrand qui a libéralisé les marchés financiers, assisté impuissant à la mort de pans entiers de notre industrie et vendu massivement des armes à des dictateurs par real politique. Un autre à sa place aurait fait peu ou proue la même chose !
Les femmes et hommes politiques d’aujourd’hui devraient méditer sur cet état de fait. Promettre moins, impliquer plus leurs électeurs, les prendre à témoin des rapports de force, les faire juges des avancées !
François Mitterrand a aboli la peine de mort, ancré la France dans l’Europe, libéralisé les ondes, ébloui le monde par son verbe.
C’est beaucoup moins que ce qu’attendaient les millions d’hommes et de femmes qui ont mis leur espoir en lui, mais considérable si on cesse de duper les électeurs en leur laissant croire qu’on est seul maître à bord.
Amicalement vôtre, Hamou